Description
Cherchell est bâtie sur l'emplacement de lol-Césarée, ancienne capitale de la Mauritanie, et occupe la partie centrale de l'antique cité gréco-romaine qui ne mesurait pas moins de quatre cents hectares de superficie.
La ville est située au bord du rivage. Selon l'esprit et la tradition des Phéniciens et des Grecs.
Attirés par la beauté de ces côtes et la fertilité du sol, les rudes marins de Phénicie conduisirent dans ces eaux leurs trirèmes. Au IV ème siècle avant Jésus Christ, ils fondèrent une modeste colonie qu'ils nommèrent Iol du nom d'un dieu phénicien. Ils établirent leur port en arrière d'un îlot très proche de la terre.
A la suite de la destruction de Carthage, en 146 avant notre ère, la République fit entrer dans la domination de Rome l'Africa Vetus, province qui couvrait le Nord-est de la Tunisie actuelle. Le reste du pays avait été laissé aux rois de la Berbérie sur lesquels la République romaine exerça une sorte de protectorat. Certains de ces rois régnèrent en paix. D'autres, comme Jugurtha ou Juba 1er, secouèrent le joug.
Juba 1er, roi de Numidie, avait dû se poignarder pour ne pas tomber aux mains de César, au lendemain de la bataille de Thapsus qui marqua la défaite définitive des partisans de Pompée.
Cette victoire fit tomber entre les mains de César la Numidie jusqu'à l'oued El-Kébir. Rome créa ainsi une nouvelle province adjacente à l'Africa Vetus. Cette province, l'Africa Nova, comprit Bône, Djemila, Lambèse et Constantine.
La seule région qui n'était pas encore soumis directement à Rome, la région montagneuse du Djurdjura, de l'Ouarsenis, du Rif, avait été l'apanage d'un roi berbère, Bocchus, beau-père de Jugurtha, à qui Jules César avait concédé la région de Sétif.
Pour être au centre de ses états, Bocchus choisit comme résidence le joli site de Iol, promu à la dignité de capitale, et qui connut ainsi une première magnificence.
La famille de Bocchus étant venue à s'éteindre, Auguste fit de Iol la capitale du royaume de Maurétanie lequel comprenait avec le Maroc la partie d'Algérie qui correspond à la région d'Oran, à celle d'Alger et à une partie de celle de Constantine, c'est à dire les trois quarts de l'Algérie du Nord actuelle.
Feu Juba 1er avait un fils. Juba II fut un génie constructeur, fondateur de Césarée, et l'influence civilisatrice qu'il sut exercer sur ses habitants. La personnalité de Juba II s'incorpore presque complètement à cette ville qu'il embellit au cours d'un règne de plus de cinquante ans. Plus que par tout ce qu'on raconte de lui, Césarée surgie du passé, reconnaissante, assurera désormais la pérennité de son nom.
Dans le domaine des Arts, son oeuvre fut considérable. Toute une pléiade d'artistes, parmi les plus célèbres de Rome et de la Grèce, répondit à l'appel du souverain berbère : architectes, sculpteurs, peintres, mosaïstes.
Les carrières proches du Chenoua, furent activement exploitées par une main-d'œuvre locale. Les brocatelles, les brèches blanches ou violettes, croulèrent avec fracas sous le pic des carriers.